Van wie is deze uitspraak?

 

  Hegel est un Spinoza multiplié par Aristote

 

 

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Rene Wellek citeert uit Hippolyte Taine's (1828-93) 'Vie' (SaVie et sa Correspondance ?), zie: Rene Wellek, Geschichte der Literaturkritik, 1750-1950, Volume 3, pag. 34, noot 57.

-Met dank aan Googlebooks-

Aanvullend:
In een artikel Hippolyte Taine à Nevers. 1851 – 1852, door JEAN BUGAREL, is er de volgende passage (met citaat uit een notitie van Taine): Taine avait en effet appris l’allemand pour pouvoir accéder aux œuvres de ces philosophes et il en était féru. Arrivé à Nevers, il ne cessait de « relancer » son libraire parisien qui devait lui
procurer les éditions allemandes, il en chargeait même ses amis, notamment Prévost-Paradol : as-tu pressé mon libraire de la rue de Richelieu, qui ne m ‘envoie point mes livres allemands ? Ce que j’en ai est bien beau. Quelle bonne idée j’ai eue d’apprendre ’allemand ! La source de Burdach, de Geoffroy-Saint-Hilaire est là. Hegel est un Spinoza multiplié par Aristote. Cela est bien différent des ridicules métaphysiques dont on nous a nourris.
Zie: http://museduc.nevers.pagesperso-orange.fr/1851_1852%20Taine.pdf

Nog preciezer, op: http://www.archive.org/stream/savieetsacorresp00tainuoft/savieetsacorresp00tainuoft_djvu.txt
is de hele brief te vinden waarin Taine het over Spinoza heeft.
De bewuste uitspraak staat aan het slot van een brief aan Prévost-Paradol. De hele brief luidt (minus de noten):

A PREVOST-PARADOL
Nevers, 16 novembre 1851

Tu es un être adorable; si j'étais Ed. je t'embrasserais, pour te récompenser d'une pareille lettre'; tu es moi, je suis toi. Cela est charmant. Mon bon ami, que tu as raison de trouver la science mystique^ La nature est Dieu, le vrai Dieu, et pourquoi? Parce qu'elle est parfaitement belle, éternellement vi- vante, absolument une et nécessaire. N'est-ce point parce que leur Dieu est tel, que les chrétiens l'aiment? Et si nous n'en voulons point, c'est que ses caractères humains l'avilissent, jusqu'à en faire un roi, ou un amant. Je dirais donc à notre Gréard : « Le vrai Dieu a ce que tu aimes dans le Dieu chrétien; il n'a pas ce que tu y mé- prises. 11 satisfait donc ton cœur comme ta raison. Laisse à des religieuses un Dieu amant, à des valets un Dieu roi. Homme libre et savant, ton Dieu ne peut être que le Tout infini et parfait. Ceux qui nient qu'il soit Dieu en disant qu'il est multiple et imparfait, l'ignorent. La mul- tiplicité, l'imperfection, la contingence ne sont qu'une illusion de l'esprit qui abstrait. Une partie du monde appelle l'autre comme un organe du corps humain né- cessite tous les autres; et le monde est un, comme le corps humain. Chaque partie du monde est imparfaite, parce qu'elle a son complément et le reste de son être dans les autres, et qu'ainsi le Tout est parfait. Ceux qui nient que ce Dieu puisse être adoré ignorent les ravisse- ments de la science. L'homme qui, parcourant les lois de l'esprit et de la matière, s'aperçoit qu'elles se réduisent toutes à une loi unique, qui est que l'Être tend à exister; qui voit cette nécessité intérieure, comme une âme uni- verselle, organiser les systèmes d'étoiles, pousser le sang de l'animal dans ses veines, porlerl'esprit vers la contem- plation de l'infini ; qui voit le monde entier sortir vivant et magnifique d'un unique et éternel principe, ressent une joie et une admiration plus grandes que le dévoi agenouillé devant un homme agrandi : chaque objet qu'il rencontre rappelle au chrétien son architecte; cha- que objet nous montre l'âme et la loi universelle qui meut tout. Lequel vaut mieux, de songer à l'habileté d'un ^rand jardinier, lorsqu'on regarde la campagne, ou d'y contempler un Etre vivant qui se repose et se développe, et qui remue en nous toutes les sympathies du cœur? » Si tu étais ici, mon cher ami, quels beaux entretiens au coin du feu ! Mais lu es loin, et tu es le seul au monde à qui je puisse parler de ces choses. Moi aussi je con- verse avec toi absent. Pendant queje te donnais Spinoza, tu me donnais Burdach^ et Geoffroy-Saint-Hilaire*; je devenais naturaliste et toi métaphysicien; et aujourd'hui nous sommes un seul et même esprit. N'aie pas peur que je mollisse. Nous combattrons ensemble, fussions- nous seuls. Je prépare foutes sortes d'armes. Je ferai ma première sortie en psychologie''. Il y a là des choses admirables à dire sur les sensations, les mouvements, la génération des passions, contre la vision de Dieu, et l'âme séparée du corps. 11 y a toute une série d'expli- cations à substituer aux causes finales. La nature qui, en produisant des individus, isole des autres une portion de la matière, rétablit Vunité par la constitution des sens. L'œil est fait en vue de la lumière, n'existe que pour elle, de même que le foie n'existe que pour l'es- tomac et n'est organisé que pour dissoudre les aliments. Cette relation constitue son être, et comme pour concevoir une relation, il faut rassembler en un les deux termes, l'œil et la lumière ne peuvent être conçus qu'en rassemblant dans une unité supérieure la nature et l'homme vivant. Au-dessus des sens, est la Pensée, qui n'existe elle-même que par sa relation avec son objet, qui a pour objet le Tout, et qui établit ainsi l'unité de toute la nature. L'Être, d'abord indéterminé et miilliple, se détermine ensuite par des individus isolés, et acquiert enfin sa plus haute détermination en réunissant ses indi- vidus isolés dans une unité universelle. La psychologie ne raène-t-elle pas bien loin? De nouvelles, point. Suckau m'a écrit. Sa mère est chez lui, il est bien heureux. 11 me consulte pour un sujet de thèse. Edmond m'a écrit aussi, me disant de le réveiller. 11 est dans un monde de plaisirs, et ne peut plus retirer ses pieds embourbés. 11 a des sens trop vifs, un esprit trop brillant, un trop grand besoin de jouir et de paraître. Mais quel être fort, s'il voulait! Yois-Ie et fais-en un combattant. Je comprends parfaitement que tu ne sois pas attiré vers lui. Vous êtes chargés tous deux d'électricité positive, et vous vous repoussez. Edouard, Sarcey, moi qui sommes plus tranquilles, et d'électricité négative, nous vous attirons. N'est-ce pas cette douceur charmante qui te fait aimer Edouard? Mais, je le répète, vois Edmond. Son caractère n'est pas « un sensuel égoïsme ». C'est une force capable de se porter de tous côtés, qui va maintenant de celui-là. Mais il est capable d'aller de l'autre. Je l'ai vu étudier Platon et Aristote pendant un mois de suite; le plaisir de battre les catholiques en ferait pour six mois un bé- nédictin. Il est surtout agissant et militant. C'est de ce côté qu'il faut lui représenter les choses. D'ailleurs il a trop d'orgueil pour se résoudre à n'être qu'un homme d'esprit. — Et mon pauvre Planât? Il ne me répond pas. Tu sais qu'au fond il est triste de sa position précaire, de l'oubli où il lui faut mettre toute philosophie et toute pensée. Celui-là du moins aurait fait un vaillant soldat. Dis-moi où il en est, ou dis-lui qu'il m'écrive. Il est le troisième membre de notre ancienne Trinité de Bourbon. Allons, mon père ou mon fils, va voir notre Saint-Esprit. On a donc trié les candidats à l'École qu'on l'a empoi- sonnée de la sorte? Lachelier, le chef de 1"'^ année, est- il parpaillot? Salut, mon cher pape. Prenez sur vos épaules les brebis égarées, et nourrissez-les de nos tra- ditions. Cela est comique en effet, des hérétiques, les plus hérétiques de tous, primer les autres! Le parti N. va renaître. Voilà donc le diable chef de file du bon Dieu. Crouslé est bien disposé. Plantes-y le bon grain. Notre puissance est bien petite. Plus tard peut-être? Adieu, mon bon ami ; as-tu pressé mon libraire de la rue de Richeiieu, qui ne m'envoie point mes livres alle- mands? Ce que j'en ai est bien beau. Quelle bonne idée j'ai eue d'apprendre l'allemand! La source de Burdach, de Geoffroy-Saint-Hilaire est là. Hegel est un Spinoza multiplié par Aristote. Cela est bien différent des ridicules métaphysiques dont on nous a nourris.